La sensibilité (ou l’hypersensibilité), porte d’entrée à la métamorphose…
« Il est trop sensible », « Arrête de pleurer », « Je dois contrôler mes émotions »…
Autant d’injonctions que l’on entend dire ou que l’on s’entend dire au quotidien dans nos sociétés modernes.
La sensibilité est bien souvent encore aujourd’hui associée à une faiblesse, une fragilité que l’on doit renforcer, surmonter, parfois même contre laquelle on se doit de lutter. Contribuant ce faisant à une société dans laquelle il est toujours plus important de soigner les apparences, souvent au détriment de la véritable subjectivité intérieure.
Krishnamurti écrivait « Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade. »
Dans cette optique, quelle serait alors la signification de ne pas se sentir bien adapté à cette société malade ? Et pour nos enfants qui arrivent dans ce monde ? De quels messages sont-il porteurs pour la société d’aujourd’hui, prise au piège par son propre cynisme ?
Aujourd’hui plus que jamais, la société moderne industrielle ne cesse de montrer les signes de son agonie, enfermée dans des paradoxes toujours plus profonds.
Destruction massive des biotopes, pillage sans relâche des ressources terrestres, société de consommation poussée à l’extrême, sans compter l’illusoire imposture du transhumanisme. Bref, l’ego et la toute-puissance au centre. La quête du pouvoir sur l’autre et l’enrichissement à l’infini sont toujours considérés comme de sains comportements par les instances officielles.
Pourtant, la nature nous rappelle quotidiennement que cette sensation de contrôle, de maîtrise voire de toute-puissance de l’Homme sur les éléments n’est qu’une grotesque illusion.
Nous sommes bel et bien dans la nature et non au-dessus.
Et cela, les enfants et les personnes qui sont restées connectées à leur sensibilité, à leur vulnérabilité l’ont bien compris.
Dans ce contexte, l’hypersensibilité serait l’aptitude à ressentir le niveau des sens, le niveau émotionnel et le niveau intuitif sur des spectres beaucoup plus larges que ce qui est communément ressenti dans le monde d’aujourd’hui.
En ce sens est ajouté le qualificatif « hyper ». Car elle n’est pas « normale » dans ce monde qui favorise la force de l’ego sur les messages implicites de l’âme.
Ainsi, les personnes reliées à leur sensibilité ramènent, s’ils souhaitent l’assumer, une certaine forme d’unité chez l’être humain.
En affirmant pleinement qui ils sont, au creux même des tourbillons egotiques de nos sociétés, les personnes sensibles ont ce pouvoir de porter un message essentiel à la communauté. Une direction. Un véritable mode d’emploi à la transmutation profonde et nécessaire de nos identités.
La sensibilité, la vulnérabilité représentent d’indubitables portes d’entrée au chemin de la connaissance de soi, de la connaissance de l’univers.
Chaque sensation perçue, et d’autant plus chaque sensation perçue sur un mode inconfortable, revêt en réalité un sens caché, qu’il convient de libérer. En ce sens, les enfants et nous autres, adultes aux prises avec notre sensibilité, possédons entre nos mains ce pouvoir extraordinaire de révéler et faire révéler ce qui est caché, de transformer ce qui demande à l’être, d’intégrer les zones d’ombre habituellement refoulées de l’humanité.
Et chaque personne qui entreprend ce chemin, à l’écoute de son propre enfant intérieur, contribue à la métamorphose de la société aujourd’hui en déclin, à l’émergence d’un monde nouveau.
« Incarne le changement que tu veux voir dans le monde » disait le sage.
La vie, par son impermanence inhérente, peut être vue comme une succession de morts et de renaissances symboliques. De passages initiatiques qui transforment, métamorphosent, transmutent. À l’échelle individuelle mais aussi à des échelles plus globales. Et peut-être la période que nous sommes en train de vivre depuis quelques décennies est un de ces passages. Les valeurs et les raisonnements du siècle dernier, poussés à leurs extrêmes, arrivent en bout de souffle. Plus que jamais, l’être humain sur Terre est placé face à un choix conscient : tenter de lutter pour conserver ces valeurs d’antan ou bien faire le deuil de cette société déjà en perdition et se tourner vers l’émergence d’un monde nouveau, plaçant le cœur en son centre.
Si c’est votre cas, que vous ressentez que votre cuir n’est pas aussi épais que la plupart des gens, que vous vous sentez plus en phase avec le monde sensible de l’enfance trop souvent brimé par nos institutions, alors vous pouvez exprimer votre totale gratitude dans ce cadeau que vous êtes en train d’expérimenter, si douloureux soit-il parfois.
Vos émotions et sensations, en venant bouleverser par moments votre espace intérieur, vous invitent à vous questionner, à venir éclairer avec la lumière de votre conscience des secteurs de l’humanité encore restés dans l’ombre.
Vous devenez ainsi un explorateur de l’âme humaine, au service du monde.
Vous devenez à votre échelle une source de sens dans ce monde qui en est de plus en plus dépourvu. En vous plaçant sur le chemin de la connaissance de soi, afin de remettre l’ego à sa juste place, c’est-à-dire au service de l’âme.
Et parce que vous êtes un microcosme à l’image du macrocosme, œuvrer pour la transmutation intérieure est le seul moyen d’action à votre disposition pour contribuer à la transformation globale, à l’émergence de ce monde nouveau, auquel nous aspirons invariablement, avec l’amour en son centre.
Si vous vous sentez seul face à cette véritable mission intérieure, consulter un psychologue en vidéoconsultation (visioconférence) ou bien en cabinet sur Albertville vous permettra de mettre toutes les chances de votre côté dans ce processus.
J’aurais à cœur de comprendre ce qui fait votre particularité, votre unicité. Et de relier ce qui constitue votre identité à votre sensibilité et tous ses pouvoirs inhérents. Afin de construire et créer ensemble le chemin qui mène à votre voie. La voie de votre propre réalisation personnelle.
Le rôle de la peur…
Cette voie de la réalisation personnelle semble être directement dépendante de notre capacité à s’aimer, s’assumer et s’affirmer. Afin de concrétiser dans le monde tangible et matériel ce qui constitue les éléments plus volatils de notre identité particulière.
Le premier pas vers cette voie ne semble déjà naturellement pas aisé pour les gens en général.
Mais qu’en est-il pour les personnes chez qui la sensibilité occupe une place de premier plan au creux de leur personnalité ? Tout semble y être vécu si intensément qu’oser s’affirmer dans ce contexte semble une épreuve des plus ardues.
De nature sensible, nous nous sentons souvent en décalage par rapport aux personnes autour de nous. Et souvent notre empathie nous pousse à penser en premier lieu que nous sommes le problème, que notre différence est le problème, et un sentiment de honte insidieux vient nous envahir. Honte de ce que l’on va dire, honte de nos capacités sociales et émotionnelles, honte du décalage par rapport au fonctionnement communément établi en société. Syndrôme de l’imposteur et déficit de légitimité accompagnent souvent ce tableau.
Pourtant, il apparaît explicitement que la voie vers la libération est la même pour tous. Mais prenons le temps de contextualiser certains aspects afin d’aider les gens sensibles ou hypersensibles à mieux se comprendre pour franchir ce cap libérateur.
Tout d’abord définissons la sensibilité ou l’hypersensibilité comme la capacité à ressentir, à percevoir le monde qui m’entoure de manière subtile, fine et intense.
Ainsi, se crée naturellement une certaine forme de décalage entre ce que je peux ressentir et ce que peuvent ressentir la plupart des gens autour de moi pour une même situation donnée.
Et ce que je ressens d’une situation constitue le point de départ de mon raisonnement cognitif en lien avec cette situation. Ce que je vais interpréter, déduire, et mémoriser des évènements dont je suis l’acteur ou le témoin est donc directement et pleinement lié à ce que je perçois par l’intermédiaire de ma sensibilité.
Et donc s’il existe déjà un décalage entre ma perception sensible des évènements de la vie et une perception plus classique, alors ce décalage se répercutera automatiquement dans mes raisonnements et dans le développement de mes processus cognitifs.
Ainsi, le type de raisonnement communément établi dans nos sociétés est de nature analytique, voire cartésien. En effet, il est communément établi que pour atteindre une solution représentée par un point C, il convient préalablement de valider l’étape A, puis de valider l’étape B avant d’obtenir l’accès au point désiré. Étape après étape, marche après marche, pas après pas.
Or, mon raisonnement, en tant que personne sensible, semble être tout autre.
Plutôt que d’un escalier linéaire et progressif à gravir consciencieusement, je perçois dans mon esprit un nuage de points dans lequel flottent les points A, B et C, accompagnés d’une multide d’autres points. Et intuitivement, directement et naturellement, je pointe le point « C » comme étant la solution à la question posée. Ainsi mon raisonnement est de nature globale et intuitive.
Étant donné que depuis l’enfance, notamment à l’école, le premier type de raisonnement est bien souvent le seul valorisé, alors j’ai dû en permanence adapter ma pensée pour convenir et me conformer aux cases dans lesquelles j’étais attendu, en dépit de leur trop grande étroitesse.
Cet effort incessant d’adaptation contre nature joue bien souvent un rôle prépondérant dans l’émergence du sentiment de honte, du manque d’affirmation et de légitimité.
Car bien souvent, personne n’est venu figurer ce décalage entre mon raisonnement et celui faisant foi tout autour de moi. Ce sentiment de solitude déclenche en moi la pensée selon laquelle si quelque chose ne fonctionne pas alors ce doit être de ma faute. Avec toutes les difficultés d’affirmation de soi que cela entraîne.
Pourtant, ce décalage, cette différence dans les perceptions apporte une richesse indéniable à nos sociétés.
En effet, l’idée n’est pas d’opposer rationnalité et intuition, car toutes les personnes qui ne sombrent pas dans la psychose possèdent une base rationnelle. Il s’agit plutôt de montrer leur complémentarité.
Mon raisonnement intuitif est de nature globale, utilisant une pensée en arborescence, effectuant des liens créatifs entre différents domaines que le raisonnement plus analytique ne voit pas d’emblée.
Ainsi en osant m’affirmer, en dépassant les sentiments insidieux qui m’empêchent de devenir moi-même, je contribue à apporter ce plus au monde qui m’entoure. Une ouverture vers une meilleure communication entre les pôles rationnels et émotionnels de l’humain. Une créativité qui ouvre des horizons de solutions inexplorés. Une connexion profonde à ce qui fait sens et relève de l’essentiel.
Et donc de participer à dépasser l’impasse dans laquelle sont plongées nos sociétés qui se bornent à ne valoriser qu’un raisonnement analytique souvent dévitalisé.
Pour ce faire, je dois cesser de me concentrer sur l’extérieur afin de me recentrer sur mon propre chemin, ma propre voie.
Cesser de donner du crédit aux jugements des autres (ainsi que du mien par la même occasion, provenant de mon mental).
Car si je prends la route de la connaissance de soi, je dois me recentrer et faire confiance en cette partie de moi encore non révélée à ma conscience qui amène la lumière. Cette partie de moi-même est bien souvent cachée par mes barrières mentales de la peur. Et c’est en prenant le taureau par les cornes, en prenant mes peurs une par une et en m’y confrontant que je découvrirai avec émerveillement de nouveaux territoires de mon identité jusque là occultés.
Chaque peur cache un trésor. Et c’est en nous affranchissant des écueils de cette société de l’apparence et de tous les jugements déplacés qu’elle porte que nous pourrons accomplir notre chemin de vie comme cela est juste pour nous.
S’assumer et s’affirmer pour ne plus se sur-adapter.
Ce programme peut sembler sur le papier effrayant. Et c’est pourquoi il est souvent d’un grand bénéfice de demander de l’aide à une tierce personne pour enclencher et guider cette dynamique libératrice.
L’être humain est par essence empli de paradoxes, et il se trouve que même lorsqu’il perçoit et comprend des éléments complexes, les appliquer à sa propre problématique est toujours une autre paire de manches dans laquelle rester seul mène à l’impasse ou parfois même à l’opposé de là où on souhaitait pourtant se rendre.
Prendre un rendez-vous avec un psychologue en vidéoconsultation (visioconférence) ou bien en cabinet sur Albertville est une des marches possibles constituant un soutien réel, puissant et solide vers un alignement de votre vie sur votre voie.